
Hyperconnexion et réseaux sociaux : et notre santé dans tous ça
- 13 févr
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Une pression constante
Les jeunes sont constamment exposés à des images de vies parfaites, des corps retouchés et des histoires de réussite, souvent romantisées, qui peuvent fausser leur perception de la réalité. Cette comparaison permanente entraîne dans beaucoup de cas une baisse de l’estime de soi et une insatisfaction chronique.
Les algorithmes des réseaux sociaux renforcent cette pression en mettant en avant du contenus très "liké", très “trendy”, mais souvent inatteignable (promotions cachées de la chirurgie, métabolisme, train de vie différent…), qui pousse les jeunes à chercher la validation par les “likes” et les commentaires.
De plus, il en dévient impératif pour les jeune d'avoir une vie “parfaite” : apparence impeccable, vie palpitante pleine d'activités, maison/appartement/chambre aesthétic… Certains jeunes finissent par se sentir exclus ou inadaptés s'ils n'atteignent pas ces standards imposés par les influenceurs et les célébrités.
Troubles anxieux et dépressifs
L’hyperconnexion est également liée à une augmentation des symptômes d'anxiété et de dépression chez les jeunes. Une étude de l’Inserm montre que les adolescents qui passent plus de trois heures par jour sur les réseaux sociaux ont un risque accru de troubles psychologiques. Cette surexposition peut entraîner une forte dépendance, entraînant donc une nomophobie, c'est-à-dire une dépendance à son téléphone.
La peur de manquer quelque chose (FOMO - Fear Of Missing Out) pousse les jeunes à rester connectés en permanence, au détriment de leur bien-être, c'est un facteur qui contribue à cette détresse psychologique. Bien plus que la pression d'avoir une vie “parfaite”, un corps “parfait” qui joue sur l'anxiété, beaucoup de jeunes deviennent de plus en plus anxieux vis-à-vis d'un climat anxiogène global dans le monde qu'ils voient à travers les réseaux sociaux (guerres, faits divers, cyberharcèlement…).
Impact sur le sommeil
L'utilisation excessive des réseaux sociaux a des répercussions très marquées sur le sommeil des adolescents. Une étude menée par l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France révèle que plus de la moitié des adolescents présentent au moins un trouble du sommeil et 17.8% souffrent d'insomnie. Cette situation est exacerbée par une utilisation prolongée des écrans après le dîner, une habitude adoptée par 62% des jeunes. Ainsi, passer plus de deux heures sur les écrans en soirée augmente significativement ces risques de troubles du sommeil, tels que l'insomnie et la privation de sommeil.
La lumière bleue émise par les écrans perturbe la production de mélatonine, l'hormone régulant le cycle veille-sommeil, rendant l'endormissement plus difficile. De plus, le contenu vu comme émotionnellement stimulant, comme les débats en ligne, ou émotionnellement choquant, comme les vidéos à caractère choquant, peut retarder l'endormissement, ou perturber le sommeil (cauchemars, terreurs nocturnes…)
Les conséquences de ces perturbations du sommeil sur le long terme incluent une diminution de la concentration, une irritabilité accrue et une baisse des performances scolaires.
Harcèlement et cyber violence
Les réseaux sociaux sont devenus des vecteurs majeurs de cyberharcèlement, exposant les jeunes à des comportements abusifs en ligne. Le cyberharcèlement, qui inclut des actes tels que les insultes, les moqueries, la diffusion de rumeurs ou le revenge porn, peut avoir des conséquences dévastatrices sur la santé mentale des victimes (dépression, phobie scolaire et sociale, suicide…). En 2024, l'OMS alertait sur le cyberharcèlement puisque 1 adolescent sur 6 déclarait avoir été victime de cyberharcèlement et 49% des jeunes victimes de cyberharcèlement ont déjà pensé au suicide. Cependant, de nombreux jeunes n'oseront jamais en parler, par peur ou par honte.
L'anonymat offert par les plateformes en ligne facilite les comportements malveillants, rendant difficile l'identification des auteurs et la cessation des abus. Les jeunes victimes peuvent ressentir une détresse émotionnelle intense, se traduisant par une baisse de l'estime de soi, un isolement social et une augmentation du risque de troubles psychologiques. Un article sur Cairn.info souligne que le cyberharcèlement est associé à une prédominance accrue de troubles anxiodépressifs, augmentant ainsi le risque de comportements suicidaires chez les adolescents.
Si vous êtes victime ou connaissez quelqu’un victime de cyberharcèlement, alertez au plus vite une personne de confiance (parent, ami, professionnel…) et n’hésitez pas à en parler au numéro d’écoute adéquat et gratuit : 3018
Vers un usage plus sain
- Fixer des limites : réduire le temps passé sur les réseaux sociaux (par exemple, utiliser des applications pour limiter le temps d’écran) ;
- Favoriser des activités hors ligne : sport, lecture, sorties… pour équilibrer le temps passé en ligne ;
- Suivre des comptes inspirants : privilégier des contenus positifs et éviter ceux qui nourrissent la comparaison toxique ;
- Parler et se faire aider : en cas de mal-être, il est essentiel de se confier à un proche ou un professionnel ;
Conclusion
Les réseaux sociaux ne sont pas pour autant à diaboliser, comme partout, il y a du bon. Ils permettent de garder contact avec des proches loin de nous, ils permettent de laisser une place forte à notre créativité et ont même été le théâtre de découvertes et d'opportunités grâce à leur visibilité dans des domaines variés comme la peinture, la danse, la cuisine, la musique…
La force des réseaux sociaux réside dans un usage équilibré et sain afin de ne pas dépasser cette mince frontière entre le divertissement et la dépendance.